Enfin, une loi qui fera plaisir aux salariés dits « seniors » !
La Loi n° 2025-989, publiée au Journal officiel du samedi 25 octobre 2025, marque un tournant majeur pour l’emploi des salariés expérimentés et l’amélioration des fins de carrière.
Elle transpose les accords nationaux interprofessionnels (ANI) en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et du dialogue social, tout en redéfinissant la place des seniors dans le monde du travail.
Les salariés seniors deviennent des salariés expérimentés
Les salariés dits « seniors » sont désormais reconnus comme des salariés expérimentés, porteurs d’une valeur ajoutée essentielle pour l’entreprise.
Leur expérience et leur expertise deviennent un atout pour accompagner les nouvelles générations et assurer la transmission des compétences.
En France, la population active vieillit : les salariés de 55 à 64 ans demeurent très présents dans le monde du travail. Cette loi reconnaît pleinement leur rôle stratégique dans la performance et la continuité des entreprises.
De nouvelles obligations de négociation pour les branches et les entreprises
Négociation au niveau des branches professionnelles
Les organisations syndicales devront désormais se réunir tous les trois ans pour négocier sur :
Le recrutement et le maintien dans l’emploi des salariés expérimentés,
L’aménagement des fins de carrière (retraite progressive, temps partiel),
La transmission des savoirs et compétences (mentorat, tutorat, mécénat de compétences).
Pour les entreprises de moins de 300 salariés, l’accord de branche pourra prévoir un plan d’action type applicable unilatéralement par l’employeur, en l’absence d’accord d’entreprise.
Négociation au niveau des entreprises
Dans les entreprises d’au moins 300 salariés, l’employeur devra engager une négociation spécifique au moins une fois tous les quatre ans sur :
L’emploi et les conditions de travail des salariés expérimentés,
La prévention de l’usure professionnelle,
Et la mobilisation du Fonds d’investissement dédié.
L’entretien de parcours professionnel : un nouveau rendez-vous clé
La loi remplace l’ancien entretien professionnel par un entretien de parcours professionnel, organisé tous les quatre ans.
Ce nouvel entretien est déclenché automatiquement après la visite médicale de mi-carrière, prévue à 45 ans.
Il permet d’aborder l’évolution du parcours, les perspectives de mobilité et les aménagements de fin de carrière.
De nouveaux dispositifs pour l’emploi et la fin de carrière
Le contrat de valorisation de l’expérience (CDI)
La loi crée, à titre expérimental pour cinq ans, un contrat de valorisation de l’expérience destiné à faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi seniors d’au moins 60 ans ne pouvant pas encore bénéficier d’une retraite à taux plein.
Des aménagements pour une fin de carrière choisie
Afin de favoriser le maintien en activité des salariés expérimentés, trois mesures phares issues de l’ANI sont désormais transposées :
Encadrement du refus de retraite progressive
L’employeur ne peut refuser la demande d’un salarié que s’il justifie d’une incompatibilité entre la durée de travail demandée et l’activité économique de l’entreprise.Temps partiel de fin de carrière
Un accord collectif (entreprise, établissement ou branche) peut désormais prévoir l’affectation de l’indemnité de départ à la retraite pour compenser la perte de revenus liée au passage à temps partiel.Cumul emploi-retraite sécurisé
Les modalités de cumul emploi-retraite sont désormais clarifiées et sécurisées.
Ces dispositions s’appliquent y compris aux salariés ayant déjà atteint l’âge de la retraite à taux plein au moment de leur embauche.
Conclusion
La Loi n° 2025-989 marque une étape décisive pour la reconnaissance des salariés expérimentés et la valorisation de leur parcours.
Elle invite les entreprises à renforcer leur dialogue social, à anticiper les fins de carrière et à favoriser la transmission des savoirs.
Un vrai signal fort pour replacer l’expérience au cœur de la performance collective.